La notion d’expertise professionnelle retient beaucoup l’attention depuis déjà plusieurs décennies (Chi et al, 1988). L’investigation de cette qualité est l’une des implications les plus constantes au sein du processus de professionnalisation, et elle ne fait pas exception chez les professionnels de la santé. Les consommateurs qui se font de plus en plus critiques, poussent les professionnels à tendre vers l’excellence et l’ostéopathie ne fait pas exception à cette règle. De plus, plusieurs facultés universitaires, comme celles de la médecine ou de l’ingénierie se sont basées sur la notion d’expertise dans la refonte de leur programme de formation.
La psychologie cognitive
La science de la cognition étudie l’apprentissage du cerveau. Elle analyse les différentes stratégies dont va opter le professionnel afin de développer et gérer les différentes compétences que nécessite l’exercice de sa profession. La psychologie cognitive, issue de la science de la cognition, définit plusieurs étapes afin de se rendre à l’expertise. Ces étapes sont le débutant, le novice, l’intermédiaire, le compétent et finalement l’expert. (Couturier et Dufour, 2001).
L’ostéopathe comme expert
Le professionnel en ostéopathie doit passer par chacune de ces étapes afin d’accéder à la subséquente. Le novice, pour sa part, est celui qui a les connaissances pré-requises assumées par le domaine (Jones, 1992), en occurrence ici l’ostéopathie. Chi (1998) et Regehr (1996) définissent certaines constances chez l’expert. Couturier et Dufour (2001) ont adaptés ces constances à l’expert en ostéopathie :
- Une expérience d’un minimum de dix (10) ans dans leur domaine
- L’excellence dans un ou plusieurs champs de pratique
- Une très grande capacité à emmagasiner, entreposer et réutiliser leurs connaissances
- Une plus grande rapidité et une meilleure performance que les novices dans la résolution de problèmes complexes et un moins grand nombre d’erreur.
- Une meilleure perception et une représentation des problèmes cliniques plus approfondie
- Une analyse et une compréhension plus élaborées des problèmes avant de se lancer dans leur résolution
- Une très grande capacité métacognitive, c’est à dire à évaluer, gérer et améliorer la façon dont il va résoudre les problèmes cliniques (Jones, 1995)
- Un plus grand intérêt et une motivation combinés d’une créativité avertie leur permettant d’innover.
- Une volonté de transmettre leurs compétences par la publication et l’enseignement ou autre.